Au Mali, le district de Bamako concentre plus de la moitié des accidents de la routes et
le nombre d’accident se multiplie à mesure que la ville grandit et que les véhicules se font plus nombreux.
Comment freiner cette dynamique ?
Le 26 mai 2017, experts en sécurité routière, représentants des autorités maliennes, élus locaux
et acteurs du secteur des transports ont examiné les premières conclusions d’une étude qui dresse
un état des lieux exhaustif de la situation dans la capitale et jeter les bases d’un plan d’action d’envergure.
Pour la Banque africaine de développement (BAD), qui finance l’étude, il s’agit d’aider les autorités maliennes à renforcer
leurs capacités dans le domaine.
Le Mali, qui appartient à la catégorie des États fragiles, souffre d’un manque d’expertise et de ressources
qui l’empêche de s’attaquer pleinement à l’enjeu de la mortalité sur les routes.
Forte de l’expertise qu’elle a développée sur les questions de sécurité routière à travers une série d’études, de rapports
et de manuels, la BAD promeut notamment une approche systémique de ces problématiques, une approche que reflète l’étude qui
vient d’être présentée à Bamako.
« Souvent pointé du doigt, le comportement de l’usager n’est qu’un facteur d’accident parmi d’autres, a expliqué
Abdoulaye Tandina, expert en infrastructures à la Banque.
L’analyse détaillée des facteurs d’accident et la cartographie des risques doivent permettre d’identifier
des leviers d’actions efficaces ».
L’enjeu est ainsi de substituer aux mesures prises au coup par coup un plan d’action global qui combine prévention,
régulation, amélioration des infrastructures et renforcement des dispositifs de secours.
Grande innovation pour cette étude, avec la création d'une plateforme de géolocalisation et de traitement en
temps réel des accidents.
À Bamako, parce que les deux-roues sont nombreux et les infrastructures inadéquates,
les victimes de la route se retrouvent dans la catégorie des jeunes actifs (18 à 30 ans) et des plus vulnérables :
L’étude soumise à discussions le 26 mai dernier pointe notamment deux urgences :
À moyen et long terme, l’étude préconise de renforcer la gouvernance sur les questions de sécurités routière,
via la formation d’experts et de techniciens locaux, et de sensibiliser et mieux coordonner les différents intervenants dans
le domaine.
La création d’un Observatoire dédié à la sécurité routière, à même d’éclairer les politiques publiques au regard
des données collectées sur le terrain, pourrait aider en ce sens.
« L’atelier du 26 mai est déjà une première étape pour le plan d’action, puisqu’il a permis d’échanger entre
parties prenantes et de s’approprier les premières conclusions de l’étude »,
Les échanges ont notamment associé les fédérations de chauffeurs (bus, taxis, moto-taxis…),
le Conseil malien des transporteurs, les associations des consommateurs, les compagnies d’assurance
et le Conseil national de la jeunesse.
Leurs contributions et retours devraient nourrir le travail des experts, dont le rapport final sera publié courant 2017.
L’étude est financée par un don de la BAD d’un montant de 207 millions de francs CFA (350 000 dollars EU), pourvu
à travers le Fonds fiduciaire de la coopération économique Corée-Afrique (KOAFEC).
La sécurité routière constitue un axe de travail important au sein du Département
infrastructures, villes et développement urbain de la BAD. Elle participe également
de l’amélioration des conditions de vie des populations, qui est l’une des Cinq grandes priorités (Top 5) de la BAD.
Les routes africaines sont parmi les plus dangereuses au monde.
Les accidents de la route sont la quatrième cause de mortalité des personnes âgées de 5 à 44 ans en Afrique,
et les pertes globales dues aux accidents de la route coûteraient chaque année aux États africains de 1 à 3 % de leur PIB.
Cela va optimiser la fiabilité des données et permettre de mieux comprendre l’évolution des zones à risque,
et donc d’y apporter des réponses adaptées.
piétons, personnes âgées, enfants et personnes à mobilité réduite.
traiter le problème de non-port du casque par les motocyclistes et renforcer la coordination des systèmes de secours et de soins.
s’est réjoui Abdoulaye Tandina.